Los Angeles_Downtown, 13 décembre 2013

 

 

 

 

 

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Le voyage a été éprouvant. Nous sommes épuisés en descendant d'avion et décidons de prendre une navette qui nous déposera directement à l'hôtel. Le chauffeur s'appelle Matthew. Il est noir, très croyant, passionné de musique, père de quatre enfants et professeur de mathématiques. Il a pris ce second job de chauffeur pour financer les études de ses enfants. Il nous raconte ceci : lorsque sa fille aînée est entrée à l'université, elle a décidé de déménager à proximité de la fac afin d'éviter de faire de trop longs trajets. Pour limiter les coûts, elle a choisi de vivre en colocation avec sept autres étudiants dans un appartement qui comportait deux chambres. La jeune fille s'est rapidement révélée être la plus studieuse, la plus réservée de la bande. Son rythme de vie était incompatible avec celui des autres colocataires. S'inquiétant pour sa fille, Matthew a cherché un autre logement pour elle. Il a trouvé une chambre fraîchement rénovée chez un avocat. La jeune fille aura même la possibilité d'utiliser le jardin et la piscine. Tout est pour le mieux, jusqu'à ce que Matthew apprenne que l'avocat avait été démis de ses fonctions suite à des malversations, de plus, cerise sur le gâteau : l'avocat se révèle être exhibitionniste… C'est ainsi que la jeune fille est retournée vivre chez ses parents le temps de finir ses études.

 

 

Nous arrivons à l'hôtel affamés peu avant minuit. Le temps de nous rafraîchir il est presque une heure du matin lorsque nous quittons le Westin Bonaventura Hotel and suites pour chercher de quoi remplir nos estomacs. Beaucoup de restaurants sont fermés à cette heure-ci. Heureusement le Pantry est ouvert 24h sur 24. Même à cette heure tardive, on fait la queue pour y trouver une place. Le portier mexicain nous fait entrer rapidement parce que Lou tousse, comme sa fille qui a la bronchite et dont il nous montre la photo en retenant une larme. Elle me manque dit-il. J'espère que sa petite princesse dort à poings fermés à l'heure où son père nous ouvre la porte du saint des saints. Ici les Angelinos de tous milieux et de toutes origines se pressent pour manger d'énormes hamburgers, de vastes omelettes ou des pancakes couverts de beurre et de sirop d'érable dans une atmosphère affairée. Je suis impressionnée par la variété des traits des clients et des des employés du restaurant. Je demande à un couple de jeunes latinos comment s'appelle la montagne de pain doré qui trône sur leur table. French toasts répondent-ils en riant de mon accent. Le temps que nous mangions, tous les convives de l'établissement ont été remplacés par de nouveaux depuis longtemps. Je sens l'anxiété poindre dans le cœur de notre serveur pourtant fort poli. Il est temps d'aller nous coucher.