Los Angeles_Dowtown 20 juillet 2014

 

 

 

 

 

 

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Rendez-vous avec Jim Smith, qui dirige le Smell depuis 1998. De nombreux groupes importants aujourd’hui tels que No Age ou Health sont sortis de ce vivier. Au-delà de cette capacité à diriger une scène riche, de découvrir de nouveaux talents et de les aider à percer, c’est l’éthique de Jim Smith qui est impressionnante. Le Smell fonctionne sur le principe du bénévolat. Le club ne perçoit des 5 dollars demandés par ticket que 30 % qui servent à payer le loyer et les frais de fonctionnement. Le reste est pour les groupes. Les produits vendus sont tous vegan afin que tout le monde puisse les consommer quelles que soient ses convictions et sa religion. Le chocolat est fait maison par une bénévole. Le club ne vend pas d’alcool pour pouvoir accueillir des auditeurs de tous les âges car la loi californienne interdit aux jeunes de moins de 21 ans d’entrer dans des clubs qui servent de l’alcool. On boit donc de l’eau, du thé et du café entre les sets. Les meubles ont été récupérés, les ouvrages de la bibliothèque aussi et tout ici relève de la logique du Do it yourself. Ainsi les groupes qui jouent ici s’autoproduisent et maîtrisent tous les aspects de leur travail.

 

En venant ce soir, nous avons croisé un homeless qui nous avait déjà abordés l’hiver dernier. En fait il est là chaque soir depuis l’ouverture, nous indique Jim. Il ramasse les bouteilles et les canettes, maintient un ordre relatif dans l’allée. C’est que le Smell est situé à la limite de Skid Row, ces quelques rues où se concentrent particulièrement les miséreux et les drogués de la ville. Jim me dit que les premières années, les gens avaient peur de venir jusqu’ici. Au fil des années, les choses se sont améliorées au point que certaines zones de Downtown sont en pleine gentrification. Des lofts d’architectes sont aménagés dans les tours, des boutiques hype, des bars branchés ouvrent ici et là… Pour l’instant ce changement est positif, cependant dans les années à venir il peut entraîner une hausse de loyer telle que le Smell soit de nouveau contraint de déménager. Cela n’inquiète pas Jim outre mesure. Il y a de la place à L.A.