Los Angeles_West Hollywood 21 juillet 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ali, un chauffeur de taxi d’origine bengladeshie installé à Los Angeles depuis la fin des années nonantes a accepté de répondre à nos questions. C’est un homme de petite taille, très réservé, mesuré dans ses réponses. Il évoque ses premières expériences à Los Angeles, la difficulté de trouver un logement pour un immigré de fraîche date. Son premier job, dans un Seven Eleven payé 6 dollars de l’heure. Il lui a fallu quatre ans pour obtenir une carte verte, et pendant ces années-là, il ne pouvait pas retourner au Bengladesh pour voir sa famille. A cette époque, les liaisons téléphoniques internationales étaient encore très onéreuses, er il ne pouvait même pas appeler sa femme et ses fils régulièrement, c’était pour lui une grande souffrance. Mais la période la plus difficile a été l’après 11 septembre. Il est alors resté enfermé chez lui plusieurs jours à regarder les nouvelles à la télé. Il n’osait plus sortir, de peur des représailles contre les musulmans. Lorsqu’enfin il a repris son travail, il ne voulait pas être associé aux attentats, alors il mentait. Il disait qu’il était indien…

 

La tension et le sentiment antimusulman qui régnaient alors aux Etats-Unis se sont un peu estompés, et Ali a finalement reçu l’autorisation de faire venir son épouse et ses fils. Ils sont maintenant tous deux en highschool. Ali travaille aujourd’hui comme chauffeur de taxi. Il apprécie ce métier, qui s’il ne rapporte pas énormément d’argent, lui offre la liberté d’aménager ses horaires comme il l’entend. Il vit dans un petit appartement à Hollywood. Et grâce aux nouveaux abonnements téléphoniques bon marché peut appeler sa mère restée au Bengladesh tous les matins. A better life, c’est ce qu’il est venu chercher ici, et elle commence à se profiler à l’horizon.